Editions Take5 Tony OurslerTony Oursler est un artiste américain né à New York en 1957. Diplômé du California Institute of Arts, il travaille principalement avec la vidéo et l’installation, qu’il a véritablement révolutionnées, en supprimant certaines propriétés de la projection, comme le cadre de l’écran. Il utilise différents médias comme la vidéo, les films, la photographie, la sculpture, l’informatique ou le web, mais également les bandes sonores. Le bruit, la lumière et l’image font partie intégrante des dispositifs qu’il crée. Le spectateur est placé devant l’hégémonie du visuel. L’artiste occupe l’espace en l’épousant intimement et judicieusement (personnages dissimulés sous des marches d’escalier, projections de visages sur des nuages de fumée et des arbres en plein New York).

La thématique développée par Tony Oursler est l’être humain mis à mal par le monde contemporain. Pour explorer ce thème, il réduit le corps, le fragmente. Des poupées de chiffon, au visage animé par la vidéo, se perdent en logorrhées infinies et révèlent un monde envahi par l’image. Ces personnages virtuels déroutants, énigmatiques et obsessionnels nous livrent une parabole de l’incommunication, à travers leurs messages confus. En créant des univers sensoriels qui posent la question de l’humain et du non humain, Tony Oursler tente de reproduire les émotions de l’homme face à la monstruosité ou à l’inanimé. Pourtant il n’y a aucune agressivité dans ses projections, celles-ci s’offrent plutôt comme des énigmes, qui font appel à tous nos sens, et parviennent avec humour à susciter chez le spectateur une certaine tendresse et de la compassion pour le genre humain. Cette inflexion rompt brutalement avec le néo-conceptualisme ou le post-pop.

Parmi les oeuvres les plus connues de l’artiste, on peut citer The Watching (présentée en 1992 à la Documenta IX, oeuvre composée de poupées en tissu faites à la main sur lesquelles sont projetés des visages expressifs), Judy (1993), qui explore la relation entre le trouble de la personnalité multiple et les médias, Get Away II, qui présente une poupée de chiffon au tempérament passif/agressif coincée sous un matelas et apostrophant le spectateur, Yeux (1996), Composite Still (1999), Optics (1999) installation à travers laquelle il examine la polarité entre l’obscurité et la lumière dans l’histoire de la camera obscura et Apogée (2005).

L’oeuvre de Tony Oursler se déploie également dans l’espace public. En l’an 2000 le Public Art Fund et Artangel ont commandité l’installation Influence Machine. Cette oeuvre retrace l’évolution des principaux dispositifs de communication, du télégraphe à l’ordinateur personnel, en passant par les moyens d’entrer en contact avec les défunts. Tony Oursler a également utilisé la fumée, les arbres et les bâtiments comme écrans de projection dans des espaces comme le Madison Park (NYC) ou le Soho Square à Londres. Il a réalisé un certain nombre de projets publics permanents à Barcelone, en Nouvelle-Zélande, en Arizona, ou à Seattle.

Il convient enfin d’ajouter que l’artiste est musicien. Il faisait partie du groupe « Poetics », crée par ses amis Mike Kelley et John Miller. Il a réalisé une vidéo pour le 50e anniversaire de David Bowie en 1997, ainsi que la vidéo de la chanson Where are we now ? écrite par David Bowie en 2013.

Le travail de Tony Oursler a été exposé dans de prestigieuses institutions, y compris le Walker Art Center, Minneapolis, Documenta VIII et IX, Kassel, the Museum of Modern Art, New York, the Whitney Museum of American Art, New York, le Centre Georges Pompidou, Paris, le Carnegie Museum of Art, Pittsburgh, Skulptur Projekte, Munster, Museum Ludwig, Cologne, Hirshhorn Museum, Washington DC, et la Tate Liverpool. L’artiste vit et travaille à New York.

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